28 septembre 2024

Ce que le futur président doit au reste du mandat de Bouteflika.

L’échéance présidentielle est prévue et maintenue pour 2014, le temps qui reste pour un tel RDV est court, le président le sait, c’est la raison pour laquelle il a décidé maintenant de passer à l’offensive, en déployant une stratégie de tous azimuts et une posture de va-t-en-guerre, pour ceux qui connaissent la finesse de l’homme vous diront que c’est l’être qui ne se laisse par faire, sa ruse l’oblige à ne pas étaler toutes ses cartes, histoire de laisser ses meilleurs atouts pour le sprint final.

Au dernier communiqué sanctionnant les travaux du gouvernement, le président a instruit ses ministres pour  la relance de plusieurs chantiers « abandonnés » jusque-là, Or, que ce soit l’emploi des jeunes, l’accès aux services publics ou encore les marchés publics, tous ces dossiers récurrents reviennent, à chaque séance gouvernementale. Lors du Conseil des ministres de mercredi. « Le président de la République a souligné qu’a l’instar de l’emploi, le logement constitue une attente pressante des citoyens, à laquelle les pouvoirs publics sont tenus de répondre avec la détermination et la diligence appropriées, lesquelles appellent une coordination sans faille entre l’ensemble des intervenants dans le domaine ». Le président de la République presse le gouvernement de « faire mieux » dans le domaine de l’accès aux services publics, même si force est de constater que les premières mesures prises dès l’automne, à savoir l’éradication du marché informel et le nettoyage des villes et villages commencent déjà à s’essouffler.

Pour ainsi dire, la stratégie du président commence à prendre forme, un cheval de bataille puissant arrivé en tête du peloton avec une majorité confortable, une opposition déliquescente rongée par ses difficultés internes, le chemin de l’amendement de la constitution lui semble acquis d’avance, néanmoins en redoutable acteur politique, Bouteflika manie à la perfection le jeu de la mimique et du faciès, en bon orateur, il sait user le verbe là où sa l’enchante et où tout le monde ne l’attendait pas et le contraire et aussi vrai comme ca été le cas lors de la dernière visite de François Hollande.

Il est fort probable que le président va lui-même inspecter les grands futurs projets structurants durant les prochains mois qui le séparent de l’échéance électorale, en dépit d’une confiance confirmée en la personne de son chef du gouvernement, car c’est là faut-il le rappeler, une excellente   opportunité pour lui afin de faire valoir au peuple ses nombreux acquis aussi bien sur le plan international (effacement de la dette extérieur, prêt accordé au FMI, la cagnotte de 200 milliards de dollars et la réhabilitation de la destination Algérie pour les grandes puissances du monde) que sur le plan intérieur (logement, emploi, stabilité politique et sociale, et l’ébauche d’une amélioration du cadre de vie du citoyen).   

C’est ainsi que la loi de finance de 2013 vient d’être signée, elle conforte une tendance forte pour atténuer les couts des entreprises à travers les nouvelles dispositions fiscales et surtout la modernisation fiscale, puis un ensemble de dispositions pour encourager l’investissement productif. Cette loi de finance qui vient après une année pleine de partenariat stratégique avec les Qataris, Français, Allemands et turcs, va certainement booster l’investissement productif lequel doit redevenir une priorité nationale. Pour bien faire il faut que les acteurs de marché (publics et privés) relient l’état afin de créer de nouveaux champions, car le tissu productif algérien reste faible, moins de 5%du PIB.

La nouvelle relance industrielle, pour laquelle s’attèle le président, implique l’arrêt des multiples  diagnostics établis à répétition et le passage à une politique de compétitivité des entreprises y compris celles publiques et parallèlement, c’est la gouvernance et le management du secteur public qu’il faut rénover. Car cette industrie doit se réveiller de sa longue moribonde léthargie.

Il faut cesser de faire la différenciation entre acteurs de marché sur la base du public, privé, national ou international, le seul critère à prendre en compte est la rentabilité des entreprises, c’est le message fort qu’a voulu donner le président avec cet accord de joint-venture signé en grande pompe avec la maison Renault. Ce partenariat ne doit pas être uniquement financier mais plutôt un partenariat technologique et managérial qui ne sera que profitable à moyen terme au pays. Cette façon de faire du président va pousser les autres acteurs du secteur public à faire un lifting complet, parce qu’il est impensable de pouvoir faire de l’industrie sans secteur public, sans des champions privés et sans des PME et PMI. De même que le secteur bancaire qui reste à la traine doit faire rapidement sa mue et  l’administration de faire de même en se débarrassant de cette image hideuse de bureaucrate et de corrompue qui lui colle à la peau.

Beaucoup de chantiers restent à investir le plus souvent dans la plus grande contrainte vu le passif cumulé antérieurement, mais la volonté du président pour un quatrième mandat à la tête de l’état va certainement être le catalyseur manquant à une alchimie versatile d’un pouvoir qui sait renaître de ses cendres à la manière d’un phœnix le temps opportun pour s’accaparer du reste des brebis égarées au regard du maitre berger.

Comme nous l’avons déjà prédit dans un précédent article, le président a su fissurer la coalition française jusque-là coriace à propos de la non reconnaissance des crimes commis durant la colonisation, maintenant que la brèche est ouverte, l’appât du gain économique et du doing business d’égal à égal, dans un esprit gagnant-gagnant va faire son effet, crise économique oblige.

Le président ne va certainement pas s’arrêter en si bon chemin, surtout que les relations internationales à caractère géopolitique ou géostratégique intercontinentales ou régionales font parties de son domaine d’expérience et d’excellence, les récents balais diplomatiques qu’a connu la présidence vont certainement durer dans le temps tant que ces crises perdurent, cet atout politique va lui servir d’écu pour s’immuniser et par la même museler et affaiblir les démocrates d’outre-mer irrités par le mandat de trop. Avons-nous même prédit un sommet en tête à tête avec le président américain Obama dans les prochains mois.

Fouad.H.

        

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