mar. Jan 9th, 2024

« Les illusions perdues » roman de BALZAC ou a toutes fins utiles par Ahmed MEHAOUDI.

Pauvre Lucien, je parle du personnage de Balzac du roman « les illusions perdues » , pris par l’attirance enivrante de Paris  rêve d’une carrière de poète et de journaliste ,très doué , il devient en peu de temps le « Roi des journalistes » on le célèbre , on le craint pour sa plume cinglante , il est adulé par le « tout parisien » , là où il passe on le vante mais Lucien dans son parcours ne devine pas les pièges et les trahisons de ce monde impitoyable et pourtant le principe est de défendre la vérité .

Là il découvre autre grande comédie humaine où tous ces journalistes , écrivains et autres imprimeurs chacun se cachent derrière un masque , tous  prétendent qu’ils sont  vertueux et peu le sont ,peu respectent le code déontologie car l’amour du gain , la folie de l’intérêt et l’empire du pouvoir les entrainent dans une spirale sans entrave , rien n’arrête la voracité , la cupidité , le coup bas , rare est celui qui s’en tient à ce serment de demeurer fidèle à ses convictions confondant parfois lâchage avec changement d’opinion. Et de voir le pauvre Lucien à la fois manipulé lui même manipulant,  s’attaquant à l’un aujourd’hui, l’étripant le lendemain. Cette citation de Balzac a elle-même fait frémir le vertueux journaliste, faire grincer les dents du plus véreux pour dire qu’une telle œuvre en elle-même renferme « un manuel du journalisme ». Beaucoup de ce qui l’ont lu l’ont compris et approuvé tant la verve et l’éloquence de cet immense écrivain n’a pas de limite.

Pour l’anecdote, un jour , l’année dernière , nous étions attablés Benkhlouf et moi, devant mon tinté habituel et lui devant son presse bien serrée nous nous entretenions des rapports entres les intellectuels et la population, il me lorgna de son regard amusé et me dit «  Khayi, cette ville a besoin d’un bon journal de proximité où il faudrait aller jusqu’à fouiller, photographier les poubelles de notre ville qui peu à peu  est infesté de rats » Et moi de lui rétorquer «  Tu veux dire un journal de dératisation ? » Nos deux rires se sont égarés  dans les nuages , puis d’un coup Benkhlouf comme une illumination me dit « Ecoute et si je crée un journal » Et moi de  m’écrier «  Chiche , fais-le »  Une minute après le titre est trouvé presque spontanément «  On l’appellera «les échos de sidi belabbes »  Je répliquai durement «  Mon cher Benkhlouf, ne sois pas un Lucien qui d’abord sera grisé par le succès et finira par  se rendre compte que c’était une fois de plus que des illusions perdues ! »  Son sourire enfantin me répondait puis hochant la tête me murmura «  Khayi le journalisme est un métier propre, utile et vertueux, si l’on est loyal et honnête homme, il nous ressemblera. »      une année après les   Echos de sidi Bel Abbès demeure loyal, honnête et utile, déontologique  ayant retenu la leçon de Lucien alias Balzac qui nous le souligne dans cet extrait de son roman .

« Quiconque a trempé dans le journalisme, ou y trempe encore, est dans la nécessité cruelle de saluer les hommes qu’il méprise, de sourire à son meilleur ennemi, de pactiser avec les plus fétides bassesses, de se salir les doigts en voulant payer ses agresseurs avec leur monnaie. On s’habitue à voir faire le mal, à le laisser passer ; on commence par l’approuver, on finit par le commettre ».

À la longue, l’âme sans cesse maculée par de honteuses et continuelles transactions, s’amoindrit, le ressort des pensées nobles se rouille, les gonds de la banalité s’usent et tournent d’eux-mêmes » Disons que la plus belle attitude d’un journaliste n’est-ce pas après tout  d’être béni par ses lecteurs comme un élu par ses électeurs  même si l’on dit que l’erreur ou la faiblesse est humaine.

Je recommande humblement de lire ou consulter ce roman de référence «  Les illusions perdues » de Balzac, on y apprendra l’art d’être journaliste. Quant aux journal les échos de sidibelabbès ,je m’y plais comme dans une oasis paisible au bord d’un étang d’eau fraîche ,faut y croire et tout sera possible comme dans le meilleur des mondes. 

 

 

 

Par Ahmed Mehaoudi.